Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Francophone.
13 décembre 2007

Les infos. lues pour vous.

Le président camerounais Paul Biya a signé une série de textes présidentiels portant nomination de chefs militaires au sein de l’armée camerounaise. Nominations qui font dire à certains analystes que le numéro un camerounais est en train de préparer sa propre succession en perspective de la prochaine présidentielle de 2011.
La diffusion des textes présidentiels s’est faite vendredi dernier au moment où Remy Ze Meka, le ministre délégué à la présidence en charge de la Défense, répondait aux questions orales des députés sur la dernière tuerie de 21 soldats camerounais dans la péninsule de Bakassi et sur les rumeurs du coup d’état qui aurait été déjoué lors du dernier séjour du chef de l’Etat camerounais en France, a rapporté le journal Les Mutations.

D’après ce journal, l’une des premières conséquences de la mort de 21 soldats camerounais le 12 novembre dernier à Bakassi aura été le limogeage du commandant de l’Opération Delta, le capitaine de vaisseau Oyono Mveng et son remplacement par le colonel de gendarmerie Hyppolite Ebaka.

Répondant à la question sur la tuerie de Bakassi, Remy Ze Meka a fustigé ceux qui voient dans les événements du 12 novembre 2007 une tuerie entre Camerounais. Il a, à cet effet, promis qu’une enquête difficile et longue sera diligentée à Bakassi. Une analyse pour laquelle il marque son étonnement face à ces « Camerounais qui sont parfois d’un cynisme proverbial… ».

DES NOMINATIONS

Ces nominations intervenaient quelques mois seulement après les dernières qui avaient entraîné de vastes mouvements de personnels à tous les échelons des différents coup de l’armée camerounaise.

La première remarque que l’on peut faire à la lecture des textes de nomination de vendredi dernier, c’est qu’il touche, pour l’essentiel les première, deuxième et troisième régions militaires qui couvrent les deux principales métropoles camerounaises que sont Yaoundé et Douala et la ville de Garoua qui voit un nouvel homme arriver à la tête du « pôle aéronautique de Garoua » en la personne du lieutenant-colonel Barthélemy Tsilla.

Le même changement intervient à la tête de la base aérienne 101 avec l’arrivée du colonel Benoît Eba Eba Bede.

On ne peut pas ne pas remarquer le deuxième changement en moins d’un an à la tête de la brigade du quartier général dont la principale mission est la protection et la sécurité de la capitale.

Une unité qui échoit désormais au colonel Gabriel Mbida, jusque là commandant de l’Ecole militaire interarmées (Emia). S’il est présenté comme un militaire brillant élevé dans le sein du régime, il est le fils du colonel à la retraite Titus Ebogo qui, 14 années durant, a dirigé la Garde présidentielle. Le colonel Gabriel Mbida ne s’est pas contenté d’être le fils de son père, lui qui a fait ses preuves à la tête du Bataillon d’intervention rapide dont la principale mission est la lutte contre les coupeurs de route, une unité d’élite placée sous l’autorité directe du chef de l’Etat.

Il est remplacé à la tête de l’Emia qui a formé la plupart des officiers des forces armées camerounaises par le colonel Blaise Etoundi. Un jeu de chaise musicale puisque jusqu’à sa nomination de vendredi, c’est lui qui dirigeait la Brigade du quartier général. Une autre arrivée au niveau du commandement des écoles et centres d’instruction, c’est la nomination du capitaine de frégate Jean Georges Njofang au poste de chef d’Etat- major.

L’autre fait majeur des textes signés vendredi dernier est la création de la compagnie de gendarmerie territoriale d’Isangele dans le cadre de la légion de gendarmerie du Sud Ouest et qui comporte sept brigades de gendarmerie, toutes situées dans la zone de Bakassi. Il s’agit des brigades de Rio Del Rey, de Kombo Abedimo, d’Idabato ou de Kombo Itindi.

LA SUCCESSION DE PAUL BIYA

L’autre zone concernée, toujours dans le cadre de la sécurisation de la frontière avec le Nigeria, est celle de Makari, avec la création de trois brigades de gendarmerie dont celles de Darak, Kofia et Sagme. La gendarmerie est également concernée avec la nomination de quatre des dix commandants de légion.

A cerner l’analyse de près, les différents changements intervenus au sein de l’armée camerounaise font dire à plus d’une personne que le président Paul Biya est tout simplement en train de préparer progressivement sa succession.

Les tenants de cette thèse suivent à la loupe les tentatives du numéro un camerounais et des hommes de son sérail de réviser la Constitution pour atteindre des objectifs électoraux.

Or, jusqu’à ce jour, les tentatives de révision constitutionnelle semblent être vouées à l’échec alors que les élections sont fixées à l’horizon 2011.

Et même si le camp présidentiel parvenait à retoucher la loi fondamentale, de nombreuses incertitudes planent sur la possibilité de la victoire du président sortant Paul Biya qui lutte actuellement contre le poids de la vieillesse.

Un argument de plus qui explique amplement les manœuvres de l’actuel président de pistonner ses poulains qui assureront sa succession. Cette démarche s’inscrit, pour tout dire, dans la philosophie des dictateurs africains qui ambitionnent une présidence à vie ou une succession taillée à la mesure de leurs partis politiques.

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Le Francophone.
Le Francophone.
Derniers commentaires
Catégories
Newsletter
Publicité