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Le Francophone.
31 janvier 2008

Des troupes britanniques à Brazzaville : des interrogations pertinentes

Le dernier protocole d’accord signé le 22 janvier 2008 à Brazzaville entre les représentants des ministères britannique et congolais de Brazzaville continue à susciter des interrogations pertinentes. Que mijote-t-on encore contre la République démocratique du Congo ? Pourquoi des soldats britanniques devraient-ils utiliser le territoire du Congo d’en face pour se déployer à Kinshasa en cas d’une situation d’urgence ou de catastrophe naturelle ? Quel est le mobile principal qui a milité en faveur de la reconduction de ce « protocole d’accord » pour une nouvelle durée de 12 mois ?

Selon des informations concordantes, les ministères de la Défense de la Grande-Bretagne et du Congo-Brazzaville ont procédé, le 22 janvier 2008 à la signature d’un protocole d’accord à caractère militaire. Selon un communiqué de presse de l’ambassade britannique à Kinshasa, il s’agit tout simplement d’une reconduction d’un protocole d’accord, existant et signé en novembre 2006, pour une nouvelle durée de 12 mois. Ce protocole d’accord renseigne que le gouvernement du Congo-Brazzaville autorise l’utilisation de son territoire pour le déploiement à Kinshasa des soldats britanniques « dans l’éventualité d’une nécessité d’évacuer les sujets britanniques civils à la suite d’une situation d’urgence ou d’une catastrophe naturelle, ou en cas de troubles à Kinshasa ». Ce protocole d’accord a été signé à Brazzaville en novembre 2006. Il vient d’être reconduit pour une durée de 12 mois à dater du 22 janvier 2008.

Pour les autorités britanniques, il ne s’agit nullement de stationnement en permanence des troupes britanniques en République du Congo-Brazzaville. Ni d’un déploiement éventuel au Congo-Kinshasa. Des précisions, pour elles, qui valent la peine afin d’éviter toute mauvaise interprétation.

DES INTERROGATIONS SUBSISTENT

On voudrait bien croire les autorités britanniques. D’ailleurs, dans l’entourage de l’ambassade du Congo-Brazzaville, on parle plutôt « de la régularisation d’une situation dans le cadre de l’Union européenne. Certains pays membres de cette union auraient signé un accord similaire avec d’autres pays africains, notamment le Congo Brazzaville. Restait la Grande-Bretagne qui vient de régulariser la situation ».

Admettons que tout ceci soit vrai. Quel est alors le motif principal qui a poussé la Grande-Bretagne à reconduire ce protocole d’accord dès lors que l’on n’est plus dans les mêmes circonstances de temps et de lieu de novembre 2006 ? A cette date, l’on pourrait bien craindre une explosion à la suite de la contestation électorale découlant du deuxième tour de l’élection présidentielle entre le président Kabila et son adversaire Jean-Pierre Bemba. Voudrait-on insinuer que les mêmes craintes persistent jusqu’à ce jour ?

Si tel serait le cas, surtout après la Conférence de Goma, il y aurait anguille sous roche. C’est-à-dire, des nuages sombres demeurent dans le ciel congolais et qu’il se préparerait bel et bien quelque chose contre la République démocratique du Congo. Sinon, la Grande-Bretagne, disposant d’un réseau de renseignements sophistiqués, ne se permettrait nullement pareille démarche s’il n’y avait pas danger à l’horizon.

D’autre part, cette reconduction intervient juste au moment où se tenait à Kinshasa la réunion de la grande commission mixte de deux Congo. Comme si quelque part, y avait une manœuvre de diversion.

Autant de hypothèses qui soulèvent des interrogations pertinentes, lesquelles méritent des réponses précises. Surtout qu’entre Kinshasa et Brazzaville des échanges de vues pour le rapatriement des « réfugiés militaires » ne sont pas encore épuisés. Voilà qu’intervient ce genre de « protocole d’accord » qui pourrait resoulever de la méfiance entre les deux capitales, alors que de gros efforts ont déjà été entrepris dans le seul but de dissiper tout malentendu

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