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Le Francophone.
10 février 2008

Visas pour le Royaume-Uni : le sort des Congolais se décide à Nairobi

A dater du 11 février, le gouvernement britannique introduira un nouveau système d’octroi de visa mis sur pied en vue de promouvoir l’efficience et une meilleure qualité de service pour les demandeurs de visa. Toutes les décisions relatives aux visas seront prises par le personnel du Haut commissariat britannique (Mission diplomatique britannique) à Nairobi.

Un communiqué tranchant, comme un couperet, signé de l’ambassade britannique à Kinshasa, est tombé hier vendredi 8 février 2008 dans les rédactions à Kinshasa : le gouvernement britannique annonce l’introduction d’un nouveau système d’octroi de visa pour le Royaume Uni.

A partir du 11 février, toutes les décisions relatives aux visas seront prises par le personnel du Haut commissariat britannique (Mission diplomatique britannique) à Nairobi. Aussi, l’ambassade britannique à Kinshasa n’aura-t-elle plus la compétence d’octroyer les visas aux Congolais désireux de se rendre ou de visiter, pour des raisons évidentes, le royaume britannique. C’est, « en vue de promouvoir l’efficience et une meilleure qualité de service pour les demandeurs de visa », précise le communiqué.

FONCTIONNEMENT DU SYSTEME

Le nouveau système mis en place, et qui entre en vigueur à partir de lundi 11 février, fonctionnera sur base des données informatisées. Le demandeur se connecte au site WWW.visa4uk.fco.gov.uk afin de remplir un formulaire de demande de visa approprié à son type de voyage et de fixer un rendez-vous avec l’ambassade britannique.

Par la suite, le demandeur vient à l’ambassade britannique à Kinshasa à la date et à l’heure de son rendez-vous afin d’y déposer le formulaire, en payer les frais et fournir le scan de ses empreintes digitales ainsi qu’une photo numérique. Au bout de toute cette opération, l’ambassade britannique prend alors soin d’envoyer tous ces documents par courrier sécurisé et par scan à Nairobi. Et, le demandeur repasse enfin à l’ambassade au jour et à l’heure de son rendez-vous pour y recevoir la décision.

Le même communiqué précise que le courrier envoyé à Nairobi, contenant les documents de demande de visa et les informations personnelles ainsi que celui provenant de Nairobi, contenant la décision relative à la demande seront, tous deux, transmis sous pli fermé. « Uniquement le personnel de Mission diplomatique britannique à Nairobi sera autorisé à ouvrir le courrier reçu et uniquement les demandeurs de visa à Kinshasa auront le droit d’ouvrir le pli contenant la décision réservée à leur demande de visa », précise le communiqué.

Les demandeurs de visa devront compter 10 jours ouvrables au minimum en vue de la finalisation de tout processus de demande de visa.

L’ARBRE QUI CACHE LA FORET

Les événements se précipitent. Rumeurs et réalités s’entrecoupent. Les faits s’établissent avec sacralité et les commentaires vont bon train. Il n’y a point de doute, les observateurs s’interrogent sur ce qui ne va plus entre les diplomaties britannique et congolaise. L’ossature transpire un malaise. Y aura-t-il un arbre qui cacherait une forêt ?

Pas plus tard qu’il y a deux semaines, la rumeur ( ?) a couru – et elle court encore les rues de Kinshasa – signalant la présence d’un important dispositif de militaires britanniques à Brazzaville voisine. Mieux, les raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne a signé un protocole d’accord avec Brazzaville pour évacuer ses ressortissants à Kinshasa ne sont pas élucidées. Voilà que maintenant, la Grande-Bretagne rend incompétent son personnel diplomatique à Kinshasa pour l’octroi des visas aux Congolais de la RDC et confie cette responsabilité au Haut commissariat diplomatique britannique à Nairobi. Comme si tout simplement, la Grande-Bretagne est en train de se délocaliser pour des raisons connues d’elle seule. Ce nouveau système de demande de visa vient encore enfoncer le clou sur d’inquiétantes interrogations déjà sans réponses précises.

Sachant que dans le système démocratique moderne, les Etats souverains traitent d’égal à égal, l’attitude « ambiguë » et « mitigée » du Royaume Uni vis-à-vis de la RDC (avec qui il entretient de bonnes relations depuis des années) suscite des interrogations.

Que cache cette nouvelle mesure prise par le gouvernement britannique qui, pourtant, dispose d’une ambassade à Kinshasa ? Londres aurait-il ramené la mission diplomatique de Kinshasa à un niveau inférieur ? Dans l’ hypothèse d’une réponse affirmative, Londres trouve qu’ il n’a plus rien à gagner en demeurant à Kinshasa. Puisque aucune exception n’est mentionnée dans ledit communiqué, qu’adviendra-t-il si jamais, pour une raison d’Etat ou d’extrême urgence, un officiel congolais devrait se rendre en Grande-Bretagne ? Le ministère des Affaires étrangères devrait tirer cette situation au clair.

Aussi curieux que cela puisse paraître, pendant que les Etats-Unis ouvrent un consulat à Goma, le gouvernement britannique décide d’alourdir le mécanisme d’octroi des visas. Pourquoi ?

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