Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Francophone.
5 août 2010

UNE BONNE REFLECTION SUR L' Adaption de l' ESU du 21 e siècle au Congo-Kinshasa.

RDC : L’ESU doit s’ouvrir à l’internationalisation et la globalisation

Font size: Decrease font Enlarge font

image Les etudiantes de Ymca RDC

Pour une meilleure connaissance, l’université américaine, campus de Chypre, a une histoire vivante. Elle fonctionne dans un climat méditerranéen fantastique, baignant dans un échange culturel extraordinaire au carrefour de trois continents.

Pour revenir à notre préoccupation, plus de 350 délégués, Recteurs, Présidents de Conseils d’Administration, Chanceliers des Universités représentant 43 pays au monde sélectionnées en fonction de leurs spécificités géo-politique, légaliste (publique, privée) ou académique.

Pendant leur séjour, ces savants venant du monde entier avaient pour rôle de réfléchir sur le prolongement de la conférence de Bologne (Italie) et de projeter le processus de l’assurance qualité en réfléchissant sur une feuille de route de l’Enseignement Supérieur et Universitaire articulée en 5 points : 1. Etat de lieux des structures dans le système de l’enseignement supérieur et universitaire; 2. la future structure de PESU ; 3. la recherche et la technologie dans le système d’enseignement supérieur et universitaire; 4. les liens entre la technologie avancée et les industries; 5. l’enseignement supérieur : la culture et la globalisation.

1. L’état des lieux: Concernant l’état de lieu de la structuration de l’ESU, l’expérience est très riche. Après échange, les points de vue se sont convergés sur une procédure organisationnelle divergente adoptée par des membres individuellement ou collectivement au niveau des pays ou des régions. La discussion sur cette divergence de programmes, aboutit sur les difficultés rencontrées en ce qui concerne l’interprétation des spécificités de différents programmes, la difficulté de comprendre les programmes en cas de transfert des étudiants provenant des Universités différentes, l’harmonisation des programmes en cas de changement d’universités au niveau post-universitaire, le problème d’appréciation des diplômes de différentes universités en cas de disponibilité d’un poste à postuler, le manque de politique de former des staffs académiques pouvant dispenser des enseignements dans différentes universités, le problème de promotions et de reconnaissance des diplômes des corps académiques formés dans différentes universités, bien que du même pays.

Cette analyse aboutit à la nécessité de réfléchir sur une projection d’une nouvelle structure de l’enseignement supérieur plus cohérente et plus réceptive.

2. La future structure de l’ESU: Ainsi la 2ème réflexion, plus systématique d’ailleurs, devait vaguer, projeter la future structure, future articulation de l’ESU capable de faciliter la collaboration entre les universités, les échanges entre étudiants et le staff, le système de promotions des professeurs pour ainsi aboutir à la collaboration qui produit des staffs ayant suivi le même cursus général même si les spécificités diffèrent selon l’applicabilité de la recherche et de la technologie dans leur environnement.

3. La recherche et la technologie: Un pays sans avancée technologique ni focalisation sur la recherche est voué à la stagnation. La plupart des pays intègrent la recherche et la technologie dans le système de l’enseignement supérieur.

La réflexion de la conférence internationale de Girne, Chypre Turquie, s’est articulée autour des choix des thèmes de recherche et leur corrélation avec le système de financement de l’éducation, la place des activités de recherche pour un cadre adéquat et acceptable de la collaboration entre la recherche universitaire et la société utilisatrice, comment financer le projet de recherche et promouvoir collatéralement la préoccupation du chercheur dans son environnement.

4. La technologie avancée et le lien avec l’industrie : faire la recherche est une chose, mais établir les liens entre les recherches universitaires et la demande du marché, la création des emplois en est une autre. Le secret que voulait percer la réflexion orientée par ces grandes universités était de trouver des stratégies adéquates pouvant établir le pont entre la formation universitaire et les entreprises locales entre la formation des polytechniciens et leur acceptation par les industries.

En d’autres termes, il s’agit d’analyser et d’orienter les effets de la recherche technologique vers l’espoir, l’entendement du besoin actuel de la société. Cette analyse doit considérer non seulement les aspects technologiques, mais aussi le chevauchement entre la technologie, la culture et la globalisation qui doit par déduction constituer un autre axe de réflexion. Pour en savoir davantage, nul n’est besoin de répéter que développer une culture internationale n’est pas aussi facile que transplanter la technologie électronique, mécanique; ordinateurs, cellulaires au niveau du monde. Plusieurs obstacles dus à la spécificité, à l’influence régionale, à l’impact de la culture étrangère, handicapent l’avancée vers l’internationalisation de la culture.

Qui a dit que ce qui est bon pour les français doit nécessairement l’être pour les chinois, pour les américains, pour les africains, pour les asiatiques. Aussi, le problème culturel devient plus complexe quand on va au niveau des villages, les ethnies voire des pays.

Qui a dit qu’imposer une culture scientifique en terme d’assurance qualité dont les critères sont élaborés à partir des pays hautement développés à base de l’éducation fondée sur le système digital, n’est pas une forme de domination scientifique qui s’ajoute à la domination économique et politique du Nord sur le Sud.

Qui a dit que les méthodes de recherche quantitatives usant la technologie intensive de l’autoroute de communication est nécessairement mieux que la méthode empirique basée sur l’étude des cas amenant ainsi au développement des théories d’action valables pour un coin, un village mais capables d’être régionaliser en élargissant l’échantillonnage. Dans ce cadre précis, la globalisation n’aboutirait-il pas à élargir un réseau des programmes conjoints amenant à une co-direction des thèses, co-diplomation fondée sur le point de convergence de système d’enseignement supérieur mais laissant à chaque pays la latitude d’approfondir les recherches et les enseignements de proximité tels qu’exigé par son environnement. Ainsi, l’avantage de la globalisation ne serait-il pas mesuré en terme de 5 facteurs:

1) Accepter de définir le domaine de convergence commun signifie multiplier les occasions de rencontres afin de définir ensemble les domaines convergents ou d’intérêt commun. Les domaines de coopération retenus par la Conférence Internationale, mieux mondiale sont : - L’Art et Architecture; - Le Management; - Les Nouvelles Technologies (NTIC) ; - Le Management de Sport ; - Les Loisirs et Tourisme; - La Sécurité; - La Résolution des Conflits.

2) Choisir un langage commun de communication : après débat et considération, et compte tenu de l’impact du langage dans le circuit scientifique et technologique, deux langues semblent s’imposer et méritent d’être retenues comme langage commun de communication entre les partenaires. Il s’agit de l’Anglais et du Chinois. Mais, pour mettre en relation le récepteur et l’émetteur, le producteur et le consommateur de la science, certains outils sont acceptés comme inévitables;

3) Adopter et dompter les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication: nul n’est besoins d’insister sur la nécessité de NTIC dans la publication de revues, livres, échanges, wébographie, Internet, publications en réseau. Mais, cette procédure n’est pas aisément abordable par les universités généralement pauvres des pays sous-développés ou post-conflits;

4) Trouver un système de génération des fonds : il s’agit de monter des structures de génération des fonds pour la mise en application et d’opérationnalisation des points qui précèdent;

5) Monter une structure d’échange d’expériences et de suivi: La régularité des rencontres au niveau régional, continental et universel afin de faciliter l’échange d’expérience et animer les structures de suivi exige l’existence d’un cadre juridique pertinent, de la création d’une asbl internationale voire mondiale relative à l’organisation et de l’amélioration du système d’enseignement et de recherche et qui tient compte de l’existence de diversités, de spécificités au niveau national et régional ... des universités.

II. L’apport de l’ESU/RDC dans le Conseil mondial des universités

Parmi des universités africaines invitées pour la spécificité de leurs filières, leur importance démographique ou pour leur réputation, il faut compter jusqu’à présent celles appartenant aux pays suivants: Sénégal, Cameroun, République Démocratique du Congo, Guinée Bisau, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, Mozambique, Egypte.

La RD.Congo était représentée par l’Université de Kinshasa et l’université du CEPROMAD.

Devant un parterre de centaines des recteurs des universités invitées, eu égard aux préoccupations de la conférence, la délégation de la RDCongo a présenté un exposé très prisé par l’assemblée, un système d’enseignement universitaire qui s’articule autour de quatre axes allant de la colonisation à la globalisation, caractérisée par 1'« assurance-qualité». Les quatre axes sont: 1. La Robotisation: ceci est comparable et symptomatique à la politique coloniale. En effet, dès l’indépendance de l’Etat Indépendant du Congo, les explorateurs Stanley, Livingstone cherchaient à satisfaire leur curiosité scientifique. Dès la colonisation, les agronomes, les agents sanitaires, les ingénieurs, les médecins, ou tout autre universitaire ou agents appelés à œuvrer au Congo, devaient transiter par l’école tropicale d’Envers. Pendant cette période, ils devaient être préparés, robotisés à la méthode de diriger, de coloniser les Congolais. Les blancs, le colon universitaire connaît tout, (soi-disant) les exécutants ne connaissent rien. Ils sont incapables d’étudier la mathématique, de raisonner. Il faut leur imposer tout. La révolte de Bapende de 1937 est une illustration de l’échec de cet endoctrinement des universitaires. 2. L’assimilation: Dis-moi qui tu hantes je te dirai qui tu es. Cet adage était bien compris et bien appliqué quelques années avant l’annonce de l’indépendance de la RD Congo. En effet en 1954 fut créé l’embryon de l’université catholique et du Congo appelé Lovanium. En 1956, le courant laïc belge voulant établir le contrepoids crée la 2ème université en 1956.

Ceux que l’on appelait universitaires congolais étaient formés dans de grands et petits séminaires, et les assimilés étaient ceux ayant été formés en quatre ans dans des écoles moyennes ou normales. Les élèves dociles étaient envoyés au séminaire, à l’école moyenne ou normale. Les turbulents étaient enrôlés de force dans l’armée. La préoccupation des élèves ou des universitaires de l’époque était de chercher à savoir comment être docile au maître pour aspirer à devenir assimilé aux blancs, et bénéficier d’une maison, fréquenter leur cercIe, restaurant, etc.

La politique de l’assimilation avait tellement bien réussit dans l’administration publique qu’une classe intermédiaire était constituée. Dans le secteur privé, les assimilés étaient appelés cadres d’entreprise pour le différencier des ouvriers non intellectuels.

Avec le mouvement de panafricanisme dont la conférence s’est tenu en Alger, certains prêtres tel le cardinal Malula et d’autres assimilés éveillés ce sont révoltés pour réclamer l’indépendance qui, à la suite de soulèvement populaire de 4 juin 1959, a été accordée.

Mais cette indépendance obtenue dans la précipitation, le Congo devait prendre en charge la formation des enseignants et chercheurs ou en envoyant des milliers et des milliers à l’étranger et à des universités et instituts supérieurs créés à la hâte, en transformant les écoles normales en Instituts pédagogiques nationales, grandement ouverts aux jeunes collégiens.

Si en termes de quantité, cette politique du gouvernement d’accorder des milliers et des milliers de diplômes universitaires aux jeunes congolais avait réussi, en termes de qualité de l’adaptabilité de l’enseignement au milieu et nouvelles exigences, c’était un fiasco. Car, les diplômés universitaires croyaient que savoir parler français était synonyme de savoir de maîtrise de la science. D’où, la maladie que nous avons baptisée le« scientisme ». 3. Le «scientisme » : tel que entendu ici, ce concept signifie former un scientifique qui fait la théorie pour la théorie, qui confond le vœu avec l’action, le rêve avec la réalité, l’utopie avec le vécu.

Il fait des études d’ingénieur-mécanicien, mais ne veut jamais entrer en dessous d’un véhicule. Il veut l’omelette mais ne veut pas casser l’œuf. Il se jette à l’eau mais ne veut pas se mouiller. Il ne veut pas de bruit mais il veut se rendre au marché. Il veut le développement, mais il ne veut pas travailler. Il est agronome sans champs expérimental Pédiatre, mais n’aime pas toucher les petits enfants.

L’évidence de cette assertion sur les «universitaires scientistes», est traduit par un adage tshiluba qui dit «parler bien français n’est pas synonyme de savoir créer des richesses ».

D’où, la nécessité de la revisitation de cette culture, la recherche de la globalisation pour une vraie autonomisation de l’universitaire congolais en particulier et des pays en développement en général. 4. L’autonomisation de l’universitaire : l’autonomisation telle que nous en parlons ici, loin d’être autarcique, implique plutôt la recherche de l’équilibre entre 2 partenaires ou plusieurs partenaires.

Dès que l’équilibre se brise et cela en terme politique, économique ou socio-culturelle (scientifique), nous parlerons plus de la vulnérabilité d’une partie qui automatiquement par son comportement intrinsèque ou extérieur cesse d’être autonome pour devenir dépendant économiquement, politiquement ou scientifiquement.

A ce niveau d’analyse, nous croyons que l’universitaire des pays émergents comme la Chine, la Corée, le Japon, etc. prétendent viser l’autonomisation, car ils cessent d’être consommateur aveugle des systèmes politique, économique et scientifique du vieux monde en usant de leur créativité, de leur force d’adaptabilité, de leur indépendance culturelle, pour devenir un maillot incontournable du réseau d’internationalisation scientifique, technologique, commercial, voire politique par leur influence à l’ONU et dans le monde.

Autrement dit, l’autonomisation du système universitaire implique la nécessité d’intégration, réseau d’internationalisation ou de globalisation. La reconnaissance et l’unité dans la diversité pour que se justifie les échanges entre expériences, échanges entre staff académiques, chercheurs-savants, apprenants-étudiants afin de dégager les points de convergence qui aboutisaient à la nécessité de la définition des domaines de la coopération au niveau national, régional, continental ou mondial et qui auraient pour tâches : - opter pour l’anglais et le chinois comme langues de la majorité dans les nouvelles technologies de communication; - rechercher le sponsoring et le système de financement des structures qui seront appelées à diriger, à évaluer et à assurer la gestion quotidienne du système d’enseignement supérieur et universitaire.

C’est pour cette raison que l’enseignement supérieur congolais (RDC) s’ouvre au monde par le biais du conseil mondial des universités tenu du 07 au 12 avril 2010 à l’Université américaine de Girne, Chypre du Nord, République de Turquie.

Prof. Dr. NSAMAN-O-LUTU (Ph.D.) Recteur de l’Université du CEPROMAD oscarlutu@yahoo.fr 0816566769

C.T. ONSIN NSAMAN Angèle Doctorante A suivre

Cet article a été lu 128 fois

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Le Francophone.
Le Francophone.
Derniers commentaires
Catégories
Newsletter
Publicité